Cette randonnée
est réservée à de bons marcheurs. Pour l'effectuer,
il faut compter une bonne journée de marche. Cette marche
combine les âpres paysages du causse de Gramat et la verdure des
bords de l'Alzou. Elle permet d'emprunter des sentiers suivis par les troupeaux, mais ne comporte pas de difficultés véritablement
notables. Pour l'escalade des rochers, certains passages sont équipés d'une main courante.
Au moment du déjeuner il est agréable de faire une pause vers le moulin du Saut.
A
partir du pont
de Rocamadour, un sentier assez raide, tracé à flanc de versant, gagne le
sommet du plateau. le paysage qui s'étend sous les yeux est typique du Causse. Partout, le calcaire
imprime sa marque. Le sol brun-rouge est jonché de pierraille et un tapis végétal
appauvri mêle l'herbe rase, la lande de genévriers et la «garrissade» qui correspond
à des taillis
de chênes rabougris.
En
obliquant à gauche, vous parviendrez, après
environ 800 mètres de marche, au panorama
sur les gorges (canyon) de l'Alzou.
2.Panorama
de la vallée de l'Alzou
Lorsque
l'on se trouve au bord
du plateau, la vue plonge vers la coulée de verdure qui tranche sur la
grisaille environnante. L'Alzou est une petite rivière née sur les collines argileuses du
Limargue voisin. L'Alzou pénètre dans la masse calcaire par un canyon étroit et
sinueux. Le canyon à fond plat est ourlé d'un liséré forestier ou d'un ruban de
prairies. Parfois, il est dominé par de grands escarpements rocheux.
En
reprenant le chemin, on se dirige vers le
Talou de Mazet. A 500 mètres se trouve le
Gouffre de l'Igue
de Biau.
3.
Gouffre
de l'Igue de Biau
A proximité
du Talou de Mazet se creuse une petite dépression boisée où s'ouvrent deux
orifices qui se rejoignent pour former ce que l'on appelle une «igue», ou gouffre.
Il s'agit d'un puits vertical
qui s'enfonce à peu près de 50 m sous terre et aboutit à une vaste salle
circulaire. L'exploration de l'Igue
de Biau est réservée aux spéléologues.
Aussi ne faut-il pas s'y risquer sans expérience.
Autrefois,
de
nombreux moulins utilisaient le courant- rapide de l'Alzou. Le moulin du
Saut est, aujourd'hui, en ruine. Il a été construit sur
une barre rocheuse, dans un étranglement du lit de la rivière. Cette dernière se précipite par
une belle cascade dans le Gour Noir, un bassin où l'eau s'assagit un instant
avant de reprendre sa course effrénée.
Le fond des
gorges s'engage sous une dense végétation de saules, d'érables, de noisetiers...
L'impression de fraîcheur émane de la végétation qui nous entoure, car le sol est
gorgé d'humidité, les rochers sont couverts de mousse
et l'eau de l'Alzou murmure à nos oreilles.
Toutes ces impressions sont accrues par la
demi-obscurité du sous-bois.
Cette
sensation d'humidité va bientôt disparaître
lorsque nous nous dirigerons vers la sortie
des gorges.
6.
Sortie
des gorges de l'Alzou
Peu avant
notre retour à Rocamadour, la vallée s'élargit; le paysage retrouve son faciès sec et
pierreux. Le rebord du causse n'est plus qu'un grand versant nu, zébré de
coulées d'éboulis, piqueté de quelques buissons. A ce moment, la forêt-galerie de l'Alzou
se réduit à une double ligne de haies. Peu à peu absorbée par les fissures
de son lit, la rivière cesse définitivement de couler.